Kevin Scully est le principal de l’école Harcourt, une très petite école rurale dans le comté de Kent au Nouveau-Brunswick. L’école accueille 40 élèves de la maternelle à 5e année. Grâce à une subvention pour la promotion d’une vie sans tabac offerte par le ministère du Développement social du Nouveau-Brunswick, M. Scully a pu mettre en œuvre une initiative dans son école qui incite ses jeunes élèves à encourager leurs familles de vivre de façon saine et sans tabac.

« Nous étions d’avis que nous avions un problème à résoudre dans notre communauté en ce qui concerne le tabagisme », dit M. Scully. « Nous avons constaté que selon les statistiques, la région de Kent a un taux anormalement élevé de fumeurs par rapport au reste de la province. Nous remarquions également souvent l’odeur de la fumée secondaire sur les vêtements de nos élèves, donc nous savions que beaucoup de parents fument autour de leurs enfants soit dans la maison et/ou à l’intérieur de la voiture. Nous voulions essayer de remédier à ce problème en sensibilisant les élèves et leurs familles aux dangers du tabac et de la fumée secondaire. »

M. Scully dit que l’école avait essayé dans le passé une approche plus traditionnelle de sensibilisation en envoyant des fiches d’informations et dépliants aux parents quant au tabagisme, aux dangers de la fumée secondaire pour leurs enfants et aux conseils et ressources sur l’abandon du tabac, sans succès. « Premièrement, nous ne pouvons pas savoir si le parent reçoit et prend le temps de lire les informations. Deuxièmement, de nombreux parents se sentent insultés par cette approche. C’est comme si nous les accusons de ne pas être de bons parents. Ce genre d’approche ne donne lieu qu’à des commentaires négatifs de la part des parents. Nous avons donc dû essayer autre chose. Notre personnel a tenu plusieurs discussions, et nous avons pensé que nous pourrions peut-être obtenir de meilleurs résultats si le message provenait des enfants eux-mêmes au lieu des autorités scolaires. »

La demande de Scully pour une subvention de promotion d’une vie sans tabac lui a permis d’embaucher deux étudiantes universitaires pour développer une initiative qui permettrait aux jeunes élèves de son école à encourager leurs parents à vivre sans tabac – ou, au strict minimum – à cesser de fumer dans la maison et la voiture.

« Les enfants ont le droit de ne pas être exposés à la fumée secondaire dangereuse », affirme M. Scully. « Nous voulions que nos élèves connaissent leurs droits et soient en mesure d’exiger que leurs parents les protégent de la fumée secondaire. »

Kristen Scully, une étudiante en travail social à l’Université St. Francis Xavier, ainsi que Bailey Thériault, une étudiante en kinésiologie à l’Université St. Thomas, ont ainsi été embauchées pour lancer l’initiative Live Clean dans l’école.

« Ces deux jeunes femmes brillantes sont des athlètes non-fumeuses et de très bons modèles de vie saine pour les enfants. Elles ont travaillé avec nous dans le passé, de sorte que les jeunes étaient déjà très à l’aise avec elles. Nous les avons mis au défi de trouver des moyens créatifs pour rendre le message antitabac intéressant pour nos jeunes et leurs familles. »

Ces deux étudiantes universitaires ont développé un spectacle de marionnettes pour les plus jeunes élèves, ainsi que d’un jeu imitant « Jeopardy » pour les élèves plus âgés. Ces deux outils contiennent beaucoup d’informations qui sensibilisent les jeunes au message antitabac. Elles ont développé le contenu au cours du printemps de 2015 et elles ont ensuite livré les présentations dans les salles de classe lors de l’automne 2015. Pour donner suite à ces présentations, les enseignants ont intégré les nouvelles connaissances quant au tabagisme dans leur plan de cours et les projets des jeunes.

« Nos élèves ont adoré le spectacle de marionnettes et le jeu Jeopardy », dit M. Scully. « Ils étaient bien excités et ils ont discuté de ce qu’ils ont appris au sujet des cigarettes et de la fumée secondaire à leurs parents. Avec ces présentations, nous aidons les jeunes à prendre conscience des effets nocifs de la cigarette et nous renforçons le message antitabac. Nous espérons que nos jeunes seront ainsi moins enclins à commencer à fumer lorsqu’ils seront adolescents. Nous permettons aussi à nos jeunes de connaître leur droit de ne pas être exposés à de la fumée secondaire dans leurs maisons et leur communauté. »

Quelques exemples des questions comprises dans le jeu Jeopardy :

Question : Vrai ou faux: Fumer des cigarettes est cool.

Réponse : Faux

Question : Quelle substance chimique donne la couleur blanche aux cigarettes ?

Réponse : Eau de javel.

Question : Nommez trois raisons pour lesquelles les gens pourraient commencer à fumer.

Réponse : a) Ils pensent que fumer est cool; b) Leurs amis / les membres de leur famille fument; c) La pression des pairs.

M. Scully dit que la réaction des parents a été extrêmement positive. « Plusieurs parents m’ont contacté pour me faire part des discussions qu’ils ont eues avec leurs enfants. Les parents sont beaucoup plus réceptifs quand leur propre enfant leur demande d’adopter de saines habitudes pour les protéger. Plusieurs parents m’ont dit qu’ils ont cessé de fumer dans la maison et/ou dans la voiture. Certains ont même cessé de fumer pour de bon. Si un parent nous approche pour de l’aide afin de cesser de fumer, nous avons des ressources et de l’information à ce sujet disponible pour lui/elle, et nous sommes en mesure de l’orienter dans la bonne direction pour trouver l’appui et les gens qui peuvent l’aider. »

M. Scully ajoute que grâce à l’initiative Live Clean, la concierge de l’école, qui était elle-même une fumeuse depuis 35 ans, a également cessé de fumer. Cela a bien impressionné les élèves qui ont ainsi pu voir un exemple concret d’abandon du tabagisme et partager cette histoire à succès avec les adultes dans leurs familles.

Bravo à l’école Harcourt ! Nous espérons que l’initiative Live Clean aura un impact à long terme sur vos jeunes élèves et qu’ils garderont leur enthousiasme pour la vie sans tabac dans les années à venir !

Photos et histoire utilisées avec permission de l’école Harcourt.

Publié – mai 2016

Par Nathalie Landry – Coordonnatrice des communications de la CATNB