Saviez-vous que les jeunes des communautés des Premières Nations au Nouveau-Brunswick maintiennent des saines habitudes sans tabac grâce à leur participation dans les sports et loisirs ?

Un excellent exemple parmi les programmes et initiatives de sports et loisirs sans tabac est la politique de zéro tolérance envers le tabac, l’alcool et les drogues des Jeux autochtones de l’Amérique du Nord. Les entraîneurs, les athlètes et les membres de l’équipe du N.-B. ont retiré plusieurs avantages de suivre cette politique.

Les Jeux autochtones de l’Amérique du Nord, de quoi s’agit-il?

Le rêve de tenir des Jeux pour les peuples autochtones a pris naissance dans les années 1970. Les Jeux autochtones de l’Amérique du Nord offrent une vitrine pour les sports, la culture, la jeunesse, le bénévolat et le travail d’équipe entre les communautés des Premières Nations, les Métis et les communautés non autochtones. Ces jeux sont organisés par le Conseil des Jeux autochtones de l’Amérique du Nord, un conseil réunissant 26 membres représentants les 13 provinces et territoires du Canada ainsi que 13 régions des États-Unis. Selon le site Web du Conseil des Jeux autochtones de l’Amérique du Nord, la mission des Jeux est « d’améliorer la qualité de vie des peuples autochtones en faisant la promotion des sports et activités culturelles qui favorisent l’égalité d’accès à la participation dans le tissu spirituel / social / culturel de la communauté dans laquelle chacun réside tout en respectant le caractère distinct des peuples autochtones. »

Les Jeux sont destinés aux jeunes âgés de 13 à 21. Puisqu’il est bien important de montrer l’exemple en ce qui concerne des habitudes saines pour les jeunes, une politique de zéro tolérance à l’égard du tabac récréatif, de l’alcool et des drogues a été mise en place depuis 2002.

La participation de l’équipe du Nouveau-Brunswick aux Jeux autochtones de l’Amérique du Nord fait partie des programmes offerts par la New Brunswick Aboriginal Sport and Recreation Authority (NBASRA). La NBASRA est l’organisme provincial ayant le mandat de promouvoir un mode de vie sain et actif en développant des activités sportives et récréatives pour les peuples Autochtones du Nouveau-Brunswick. Cet organisme enseigne le leadership, offre du soutien et fait la promotion d’une meilleure qualité de vie par le biais des sport et des loisirs.

Usage récréatif du tabac versus usage traditionnel du tabac

« Il est important de noter que l’interdiction concerne l’usage récréatif du tabac et non l’usage traditionnel », explique Jason Peters, Chef de mission de l’équipe du N.-B. pendant les Jeux autochtones de l’Amérique du Nord de 2014 à Regina, en Saskatchewan. « Le tabac fait partie de notre roue de la médecine traditionnelle. Il s’agit d’une plante sacrée – tout comme le foin d’odeur, la sauge et le cèdre. »

L’usage traditionnel du tabac lors des cérémonies de « smudging » fait partie de la spiritualité des communautés des Premières nations. « Ces cérémonies ont pour objet la purification », dit M. Peters. « Elles vous permettent d’avoir l’esprit clair. Par exemple, un chef ou un ainé de la communauté pourraient participer à une telle cérémonie avant une réunion de bande de sorte qu’il ou elle soit en mesure de mener les discussions avec un esprit ouvert. »

Montrer l’exemple.

Avec cette politique de zéro tolérance, les organisateurs des Jeux et chaque équipe qui participe aux Jeux doit s’assurer que leurs athlètes et entraîneurs ne consomment pas du tabac, d’alcool ou de drogues pendant ou après les compétitions – tout au long des 7 à 10 jours des Jeux.

« Il y a beaucoup de problèmes au niveau de la consommation du tabac, de l’alcool et des drogues dans nos communautés des Premières nations et des Métis », dit M. Peters. « Avec cette politique de tolérance zéro que nous suivons avec les membres de l’équipe du N.-B., nous souhaitons encourager de saines habitudes et une vie équilibrée chez nos participants, soit des habitudes qu’ils maintiendront toute leur vie. »

La politique de zéro tolérance des Jeux autochtones de l’Amérique du Nord envers le tabac, l’alcool et les drogues démontre un leadership impressionnant. Bien de grands évènements sportifs ne suivent pas encore une telle politique.

« Pour nous, les Jeux représentent bien plus que l’aspect physique du sport », explique M. Peters. « Nous encourageons nos athlètes et participants à être « purs » pour être en mesure de participer corps et âme aux Jeux – à la fois physiquement et spirituellement. Cela signifie qu’aucun participant ne devrait être en aucun temps sous l’influence de substances comme le tabac, l’alcool ou les drogues. »

M. Peters dit que l’équipe du N.-B. a mis en place un code de conduite que tous les membres doivent respecter, y compris ses dirigeants, entraîneurs et athlètes. Ce code de conduite inclut la politique de zéro tolérance quant à la consommation de tabac, d’alcool et de drogues pendant les Jeux. « Nous avons un comité qui s’occupe de la discipline au cas où nous aurions besoin de prendre des mesures disciplinaires si un entraîneur ou un athlète utilise ces substances. Si la personne est reconnue coupable de non-respect du code de conduite, il ou elle est envoyé à la maison sur le premier vol de retour et manque donc les Jeux. »

Avantages d’une politique de zéro tolérance envers le tabac, l’alcool et les drogues dans les sports et les loisirs.

Les entraîneurs et les athlètes qui représentent leur province et leur communauté aux Jeux témoignent souvent que l’expérience est extraordinaire et a marqué leur vie. « La beauté de la cérémonie d’ouverture ainsi que les nouvelles connexions et amitiés qui se tissent sont très émouvantes », dit M. Peters. « Pour certains participants, il s’agit de la première fois qu’ils voyagent et rencontrent d’autres peuples autochtones en dehors de leur réserve. Ils sont exposés à plus de 600 collectivités des Premières nations et des Métis qui ont leurs propres traditions et manières distinctes, tout en partageant un lien profond. J’ai été témoins d’entraîneurs qui avaient été des fumeurs pendant 30 ou 40 ans profiter de la politique antitabac des Jeux – soit le fait d’être complètement sans tabac pendant 7 à 10 jours – pour les aider à mettre en place des saines habitudes de vie et enfin cesser de fumer pour de bon. Le fait qu’ils doivent prendre un rôle de leadership et montrer l’exemple à nos jeunes athlètes et membres de l’équipe est une excellente motivation. »

Les nombreux jeunes athlètes et participants qui se réunissent aux Jeux en tirent également profit, car ils tissent des liens avec leurs pairs et profitent d’une expérience de vie incroyable, tout en renforçant des comportements sains. « Plusieurs de nos jeunes qui prennent part aux Jeux se rendent compte que le monde est bien plus grand que leur petite communauté au sein de leur réserve. Ils voient de première main que le tabac, l’alcool et les drogues ne sont pas nécessaires. Leur intérêt pour les sports les maintien sur la bonne voie. »

Les dirigeants de l’équipe du N.-B. invitent toujours un ainé à faire partie de l’équipe pour conseiller ses athlètes, participants et entraîneurs, et cela favorise le respect de la politique de zéro tolérance envers le tabac, l’alcool et les drogues. « Cet ainé est très utile, car il peut, par exemple, offrir des conseils aux participants qui ont des difficultés avec les symptômes de sevrage pendant qu’ils participent aux Jeux », explique M. Peters.

Il ajoute que, lorsque la politique a été lancée pour la première fois en 2002, ce fut un peu difficile d’en assurer la conformité. Mais de nos jours, la politique est acceptée, et tout le monde est bien conscient de son importance. « Notre équipe a été très proactive et agressive envers le respect de la politique. Dans le passé, nous avons eu à envoyer deux athlètes à la maison pour non-respect de la politique. Je pense qu’il est très important que nous montrions que nous sommes strictes et nous allons appliquer la politique sans exception. »

Les prochains Jeux autochtones de l’Amérique du Nord auront lieu à Toronto en 2017. Nous souhaitons beaucoup de succès à l’équipe du N.-B. Qu’ils puissent continuer à inspirer d’autres jeunes à vivre en bonne santé sans tabac !

Photos et histoire utilisées avec permission.

Publié – avril 2016

Par Nathalie Landry – Coordonnatrice des communications de la CATNB