Le maire Randy Hunter, 64 ans, de Tide Head, au Nouveau-Brunswick, est une personne dynamique et positive que l’on aime dès la première rencontre. Ancien enseignant (34 ans de service auprès de diverses écoles, dont les 12 dernières années furent auprès de l’école secondaire Sugarloaf Senior High à Campbellton) devenu maire, Randy est un citoyen bien dévoué envers sa communauté, ayant passé toute sa vie dans le domaine communautaire.
Malgré le fait qu’il a récemment frôlé la mort et qu’il vit depuis avec de nombreux problèmes de santé, Randy continue de rendre service à sa communauté en tant que maire. Désireux de partager son histoire, il veut sensibiliser les gens quant aux dangers du tabagisme. Randy était un fumeur en chaine, et cela lui a presque coûté sa vie.
« J’ai commencé à fumer à l’âge de 14 ou 15 ans », raconte-t-il. « J’ai commencé à fumer pour plaire à mes amis. Dans les années 1960, fumer était bien populaire. Je suis devenu accro dès ma première cigarette. J’adorais fumer. J’aimais le goût et l’odeur des cigarettes. Même si j’ai souvent songé à cesser de fumer, je n’ai jamais tenté d’essayer. J’étais trop accro. »
Fumer était une partie inséparable de la vie quotidienne de Randy. Il fumait un paquet par jour en semaine et deux paquets par jour les fins de semaine. « J’aimais mon boulot en tant qu’enseignant, mais dès que j’avais une pause, je ne pensais qu’à une chose : sortir dehors afin de fumer une cigarette. Entre deux périodes, je fumais au lieu de manger une collation santé. Je mangeais mon lunch à la presse afin d’avoir plus de temps pour fumer pendant la pause du midi. Je fumais des cigarettes en chaine toute la soirée une fois rentré du travail.»
La relation qu’entretenait Randy avec la cigarette mènerait finalement à des répercussions à long terme sur sa santé avec lesquelles il doit maintenant vivre tous les jours.
« Le 20 mars 2012, j’enseignais à l’école, et je ne me sentais pas bien tout. J’ai fini par subir une crise cardiaque et on m’a transporté par avion au Centre cardiaque du Nouveau-Brunswick à l’Hôpital régional de Saint John. J’avais besoin d’un quadruple pontage coronarien. Les médecins ont seulement pu effectuer un triple pontage, mais c’était suffisant pour que l’intervention chirurgicale soit réussie, et je devais retourner au travail en juin de la même année. »
« Je n’ai jamais eu l’occasion d’y retourner. Le 12 mai, j’ai subi un infarctus du myocarde, ce qui a paralysé le côté gauche de mon corps. Encore une fois, j’ai été transporté par avion à l’Hôpital régional de Saint John. C’est un miracle que j’aie survécu. Mais ma santé s’est détériorée rapidement. Le 14 mai, j’ai subi une autre crise cardiaque, très grave, et j’ai perdu la vision. J’ai aussi développé le diabète de type II et de la gangrène dans mes pieds et j’ai dû être amputé de neuf de mes orteils en décembre. Je vivais avec de la douleur chronique chaque jour. Et, bien entendu, je devais m’habituer à vivre avec ma perte de vision. Les médecins m’ont dit que je ne retrouverais plus jamais la vue. Heureusement, ils avaient tort — ma perte de vision était temporaire. Je fus aveugle pendant huit mois et soudain, ma vision est revenue. Mon cas est extraordinaire. Mon neurochirurgien m’a expliqué que bien que mes cellules optiques soient complètement endommagées et qu’elles ne fonctionnent plus, les cellules entourant mes cellules optiques sont en bonne santé et semblent avoir pris en charge ma vision. Mais, bien entendu, ma vision ne sera jamais aussi bonne qu’auparavant. »
Ces jours-ci, Randy se sent beaucoup mieux, malgré tous ses problèmes de santé. Il a adopté un style de vie plus sain et est capable de participer à ses activités quotidiennes. Il dit qu’il ne touchera plus jamais la cigarette.
« Bien qu’aucun médecin ne m’ait réprimandé ou dit que tous mes problèmes de santé étaient liés à mon tabagisme, je sais que le dommage que j’ai causé à mon corps en étant fumeur pendant 45 ans a contribué à mon sort. En plus du dommage que les produits chimiques contenus dans les cigarettes ont causé à mes organes, le tabagisme a favorisé de nombreuses mauvaises habitudes malsaines comme une mauvaise alimentation et une vie sédentaire. »
« La dépendance à la nicotine est très forte », ajoute-t-il. « La dépendance était si ancrée en moi que j’ai même fumé pendant que je vivais ma première crise cardiaque. On me conduisait à l’hôpital parce que j’avais des douleurs thoraciques et du mal à respirer, et j’étais là, en train d’essayer de respirer une bouffée de fumée de cigarette afin de me calmer. En fin de compte, il a fallu cette crise cardiaque pour que je cesse enfin à fumer. Je me suis réveillé d’un coma et je ne me souvenais plus d’avoir été fumeur. C’est seulement lorsqu’une infirmière m’a offert un timbre de nicotine que je me suis souvenu et que j’ai recommencé à ressentir l’envie de fumer. Mais, les timbres, en plus du fait que je prenais environ 42 pilules par jour et vivait beaucoup de douleur, offraient une distraction assez forte afin de ne pas penser aux cigarettes. »
« Fumer était pour moi une sorte de béquille pour la vie quotidienne. Je fumais quand j’étais heureux, triste, frustré, stressé. Je fumais quand j’avais besoin d’une pause et quand j’avais besoin de me concentrer. Mais ça m’a presque tué. Je suis reconnaissant et heureux d’être en vie. Je nM’aime pas voir des jeunes fumer ces jours-ci. C’est une activité horrible à commencer, et les gens ne réalisent pas à quel point la dépendance à la nicotine est puissante. »
Randy est également très reconnaissant de l’amour et du soutien qu’il a reçu de la part des gens dans sa communauté. « J’ai été élu pour mon second mandat en tant que maire alors que je vivais tous mes problèmes de santé et venais de perdre ma vision. J’aime ma communauté et j’ai toujours été très impliqué dans cette dernière. Le soutien de ma communauté m’a aidé à passer à travers cette période difficile de ma vie. »
En effet, Randy est très aimé et admiré en tant que leader communautaire non seulement dans la région Chaleur, mais dans toute la province. Il siège actuellement au conseil d’administration de l’Union des municipalités du Nouveau-Brunswick, le conseil d’administration de la Commission de services régionaux Restigouche (il est le président des comités sur le recyclage et le tourisme), ainsi que le conseil d’administration du foyer de soins Campbellton Nursing Home. En tant que maire de Tide Head, il se réjouit de voir la province adopter un ton plus agressif en ce qui concerne la Loi sur les ventes de produits de tabac et la Loi sur les endroits sans fumée qui interdit de fumer dans des lieux publics.
« Surtout quand il s’agit de nos enfants et de nos jeunes, tout ce que nous pouvons faire pour limiter l’accès aux cigarettes et rendre le tabagisme moins attrayant est bon. Les jeunes ont besoin de connaître la gravité de la décision de commencer à fumer des cigarettes. Je veux raconter mon histoire autant que possible et être honnête avec eux — fumer peut absolument ruiner votre santé ! »
Le maire Randy Hunter est disponible pour des présentations sur son histoire et les dangers du tabagisme dans les écoles, les lieux de travail, les forums sur la santé et d’autres événements. Veuillez le contacter à viltide@nb.sympatico.ca pour plus de renseignements.
Histoire et photos utilisées avec la permission de Randy Hunter.
Publié – janvier 2018
Par Nathalie Landry – Coordonnatrice des communications de la CATNB