L’hiver dernier, la Coalition antitabac du Nouveau-Brunswick (CATNB) a organisé un concours Twitter invitant les citoyens à célébrer la Semaine nationale sans fumée (17-23 janvier 2016) en partageant des photos d’affiches et panneaux indiquant les espaces publics extérieurs sans fumée dans leurs communautés. Le but était d’attirer l’attention sur les nombreux lieux publics en plein air, incluant les entrées et sorties des édifices publics, qui sont maintenant à l’abri de la fumée sous les modifications à la Loi sur les endroits sans fumée entrées en vigueur en juillet 2015, et rappeler à tous l’importance de respecter ces nouvelles zones et espaces sans fumée.

Une participante au concours, en particulier, s’est démarquée en partageant de nombreuses photos d’affiches indiquant des espaces sans fumée dans les régions de Fredericton et Oromocto. Son enthousiasme envers le message antitabac était extraordinaire. En faite, la gagnante du concours, Karen McGraw, et habitant la ville d’Oromocto, ainsi que sa famille, ont une histoire très personnelle à partager quant aux bienfaits de vivre sans fumée.

Le mari de Karen, Mike McGraw, a commencé à fumer dans les années 1960 alors qu’il était âgé de 14 ans. Depuis, ce temps, il était accro.

« Tous mes amis fumaient à l’époque », dit Mike. « Quand j’ai commencé à travailler à temps partiel comme adolescent, j’ai commencé à avoir un peu d’argent de poche, et je m’en servais pour acheter des cigarettes. »

Il fut fumeur pendant plus de 40 ans, fumant de 1 à 1,5 paquets de cigarettes par jour, ainsi que des cigares et cigarillos aromatisés. Toutefois, sa dépendance à la nicotine affectait sa santé et sa relation avec sa femme, qui était non-fumeuse.

« Karen m’a toujours reproché le fait que j’étais fumeur », dit-il. « J’ai essayé plusieurs fois d’abandonner mes cigarettes, mais je ne réussissais pas. J’ai essayé le timbre à la nicotine, mais cela me causait une démangeaison de la peau. J’ai essayé la pilule Zyban et la gomme à la nicotine. Pendant un certain temps, je mâchais constamment de la gomme à la nicotine, et j’augmentais ma dose tout le temps, car je n’arrivais pas à satisfaire mes envies. Tout ce temps, je n’avais pas encore trouvé la motivation ultime pour vraiment réussir. »

Enfin, avec l’aide de son médecin, Mike a été en mesure de mettre fin à sa dépendance à la nicotine au printemps 2010. « Mon médecin a évalué mon cas, et m’a recommandé d’essayer Champix. En faite, c’est ma relation avec Karen qui se détériorait qui m’a enfin motivé à cesser de fumer pour de bon et d’obtenir l’aide professionnelle dont j’avais besoin. J’étais conscient du fait que le tabagisme n’était plus bien vu dans la société et le fait que j’étais fumeur causait beaucoup de tension entre Karen et moi. Je devais cesser de fumer à tout prix et améliorer ma situation. »

Avec cette nouvelle motivation, le soutien de son médecin et le bon outil comme aide au renoncement, Mike fut finalement en mesure de cesser de fumer pour de bon. Six ans se sont écoulés depuis, et Mike est toujours non-fumeur.

« Notre relation s’est améliorée de façon significative depuis que Mike ne fume plus », déclare Karen. « Auparavant, je me sentais comme s’il était malhonnête envers moi. Parce que je n’aimais pas le voir fumer, il lui arrivait souvent de me mentir et fumer en cachette. On ne voulait pas qu’il fume dans la maison quand notre fils, qui est maintenant âgé de 32 ans, et ma fille, qui est âgée de 30 ans, vivaient avec nous, alors il s’éclipsait souvent pour fumer une cigarette. Nous sommes beaucoup plus honnêtes l’un envers l’autre maintenant. Il n’a plus besoin de faire des pauses à tout moment pour fumer quand nous faisons des activités ensemble. C’est tellement bien de pouvoir sortir en public et ne pas avoir l’odeur de la fumée de cigarette sur nos vêtements. Je vois aussi les effets positifs que cesser de fumer a eus sur sa santé. »

En fait, Mike a été très chanceux. Ses 40 années de tabagisme avaient déjà commencé à avoir des répercussions très négatives sur son corps au moment où il a finalement cessé de fumer pour de bon. Peu de temps après avoir mis fin à sa dépendance à la nicotine, il a découvert qu’il avait les débuts d’un cancer du poumon et devait subir une chirurgie pour enlever une partie d’un de ses poumons.

« Certaines personnes pourraient être amères après à une telle aventure. Mais je me sens comme si c’est entièrement de ma faute, c’est moi-même qui me suis causé ce tort. Je suis tellement reconnaissant du fait que j’ai cessé de fumer avant que le cancer n’ait eu la chance de s’empirer. Vous savez, dans la plupart des cas, le cancer n’est pas diagnostiqué tôt assez. On m’a diagnostiqué un cancer du poumon de stade 1, et si j’avais continué à fumer pour quelques années de plus, ça aurait été trop tard pour moi. »

Le cancer de Mike est maintenant en rémission. Il peut ainsi se concentrer sur vivre sa vie aussi pleinement et selon de saines habitudes que possible.

« La première chose que j’ai remarquée quand j’ai cessé de fumer est que mon appétit s’est amélioré. Toutes les saveurs étaient si riches ! Je me sentais aussi beaucoup mieux physiquement. Cependant, j’ai pris un peu de poids. Je sais maintenant que je dois être plus actif physiquement, ce qui contribue à me garder en meilleure santé. J’ai le souffle court parfois, mais ma respiration s’est considérablement améliorée. Nous économisons beaucoup d’argent depuis que je n’ai plus à acheter des cigarettes. Le meilleur conseil que j’ai à donner aux fumeurs qui pensent cesser de fumer est de trouver la bonne motivation et de demander de l’aide. Vous devez le faire pour vous-même et vous rappeler souvent que cesser de fumer est un marathon, et non pas une course. Ne vous culpabilisez pas et surtout, ne vous découragez pas quand vous manquez votre coup. Obtenez l’aide professionnelle dont vous avez besoin et essayez une approche différente. »

« Je dirais aux fumeurs de cesser de fumer dès que possible afin qu’ils puissent améliorer leur sort avant qu’il ne soit trop tard », ajoute Karen. « Nous avons été très chanceux avec Mike, le cancer du poumon aurait pu mettre fin à sa vie. Je détestais ça quand il fumait, et je le harcelais constamment. Je reconnais maintenant que cela pourrait avoir contribué au problème. Il avait besoin plus que mes simples encouragements. Il avait besoin d’un soutien professionnel! Je recommande aux membres de la famille de gens qui fument de les aider à obtenir le soutien et suivi professionnel dont ils ont besoin. »

« Nous sommes tous les deux très contre le tabagisme maintenant », conclut-elle. « Il n’est tout simplement plus acceptable de fumer en société, et le tabac est nocif. »

Mike est tout à fait d’accord. « On devrait interdire les cigarettes! Elles sont très dangereuses. »

Bravo Mike et Karen ! Que vous puissiez continuer à jouir d’une vie familiale saine et sans fumée et partager cet important message antitabac!

Photos et histoire utilisées avec permission de Mike et Karen McGraw.

Publié – juillet 2016

Par Nathalie Landry – Coordonnatrice des communications de la CATNB