Les Néobrunswickois aiment bien profiter du plein air (photo : Journée des parcs et sentiers en mouvement 2014 de la CSAAP).

Pour de nombreux Néobrunswickois, sortir à l’extérieur afin de profiter du plein air ne comprend pas l’idée de respirer de la fumée secondaire.

Cela était bien évident lors de la Journée des parcs et sentiers en mouvement qui a lieu au mois de juin chaque année – un événement d’envergure provinciale qui nous offre l’occasion de promouvoir la vie saine et active dans nos communautés tout en célébrant les nombreux et magnifiques espaces verts de notre province. Les célébrations de l’été dernier ont vu un nombre record d’activités à travers la province, soit 47, dont 44 étaient des journées sans fumée.

Cela n’est pas étonnant si l’on considère la tendance croissante à travers le pays et dans notre propre province vers des espaces extérieurs sans fumée qui est en grande partie grâce à une prise de conscience accrue des dangers de la fumée secondaire, même dans un environnement extérieur. En effet, des recherches indiquent que la fumée secondaire n’est pas seulement désagréable, mais que, même en plein air avec le vent qui « pousse » la fumée loin de nous, elle peut être très dangereuse. Selon certaines conditions comme la vitesse du vent et le nombre et la proximité des fumeurs, les non-fumeurs peuvent être exposés à autant de fumée secondaire que s’ils se trouvaient à l’intérieur.

Plusieurs communautés au Nouveau-Brunswick et au Canada commencent ainsi à insister sur des espaces et activités en plein air à l’abri de la fumée afin de protéger leurs citoyens et de renforcer des habitudes saines tout en montrant l’exemple à leurs enfants. La Coalition antitabac du Nouveau-Brunswick a récemment lancé une nouvelle trousse à outils – Tenir mon événement extérieur à l’abri de la fumée – qui présente des conseils pour les organisateurs et les bénévoles qui veulent mettre en œuvre une politique sans fumée dans le cadre de leurs activités communautaires. Mais est-il vraiment si facile d’insister sur des événement extérieurs entièrement à l’abri de la fumée?

La petite communauté rurale de Riverside-Albert offre un excellent exemple. Pour Cynthia Stevens, infirmière chez le centre de santé Albert-County Health & Wellness, tout commence par le choix d’appliquer une telle politique et de communiquer cette dernière aux gens de la communauté.

« Étant donné que nous faisons partie du Réseau de santé Horizon, le centre de santé Albert-County Health & Wellness soutient et applique une politique sans fumée stricte. Nous suivons le Modèle d’Ottawa pour l’abandon du tabac, un programme institutionnel qui identifie, fournit du traitement, et offres du suivi à tous les fumeurs que nous rencontrons dans notre centre. De plus, il est interdit de fumer non seulement à l’intérieur, mais aussi à l’extérieur de notre immeuble : des affiches indiquent cela très clairement et les gens se sont habitués à l’idée. Comme nous avons choisi l’extérieur de l’édifice de notre centre de santé pour le point de rencontre donnant le ton à notre Journée des parcs et sentiers en mouvement, il était facile de promouvoir et de renforcer notre politique antifumée pendant toute la journée. »

La Journée des parcs et sentiers en mouvement de Riverside-Albert consistait en du géocaching ainsi qu’une chasse au trésor en famille sur le sentier du ruisseau Crooked Creek. Mme Stevens dit que ce fut une journée agréable et qu’elle était bien heureuse d’être en mesure d’offrir l’activité complètement à l’abri de la fumée secondaire puisque les participants connaissaient les règles à l’avance et les ont suivies. Elle dit aussi que les communautés devraient insister davantage sur la promotion de saines habitudes sans fumée. Il suffit que divers intervenants clés de la communauté – comme les écoles, les services communautaires et les entreprises – travaillent tous envers le même but.

« Il existe suffisamment de recherches nous indiquant clairement que l’usage du tabac n’est pas bon pour notre santé. Pour la communauté, la clé est de continuer à éduquer les jeunes afin qu’ils choisissent de vivre sans tabac et d’avoir des ressources disponibles pour les fumeurs qui veulent cesser de fumer. »

Les résidents de Moncton, Dieppe et Riverview furent encouragés à profiter du sentier le long de la rivière Petitcodiac (photo : Journée des parcs et sentiers en mouvement 2014 de la CSAAP).

Joanne Lamarche, agente de développement communautaire pour les sports, les loisirs et la vie active pour la Ville de Moncton a aidé à organiser la Journée des parcs et sentiers en mouvement pour les trois municipalités de la région de Moncton. Les résidents étaient encouragés à être actifs ce jour-là en profitant du sentier le long la rivière Petitcodiac. La ville avait un kiosque installé sur le sentier offrant des dépliants et de l’information sur les ressources disponibles dans la communauté pour la santé et le bien-être, y compris la vie sans fumée.

« À Moncton, toutes les installations de sport et loisir, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, sont des environnements sans fumée. Tous nos parcs et nos espaces publics comme nos terrains de soccer et de balle-molle sont également à l’abri de la fumée. Bien que nous n’ayons pas fait la promotion de notre Journée des parcs et sentiers en mouvement comme étant une journée sans fumée, aucun des participants ne fumait. Heureusement, je pense que pour la plupart des gens de nos jours, les loisirs et le plein air vont de pair avec un mode de vie sans fumée. »

Rachelle Bordeleau est membre bénévole du comité de mieux-être de Memramcook, c’est-à-dire le Comité J’MEM. Elle a été agréablement surprise par l’activité de la Journée des parcs et sentiers en mouvement qui a eu lieu dans son village. Les résidents ont aidé à nettoyer les sentiers et ont tenu un barbecue dans le parc Haut-du-Ruisseau. « J’étais vraiment contente que personne n’ait fumé dans le parc pendant toute la journée. Peut-être que cela était dû à la beauté des lieux et de la forêt : les gens pensent deux fois avant d’allumer une cigarette. Ou c’était peut-être parce que de telles activités ont tendance à attirer des gens qui sont actifs et donc soucieux de leur santé. La journée m’a certainement ouvert les yeux sur le fait qu’on pourrait facilement faire la promotion de futures activités en plein air comme étant des activités sans fumée. »

Des résidents de Memramcook ont célébré la Journée des parcs et sentiers en mouvement en aidant à nettoyer les sentiers du parc Haut-du-Ruisseau (photo : Rachelle Bordeleau).

La promotion d’événements futurs à l’abri de la fumée est une idée qui intéresse aussi Michel Mallet, directeur adjoint de la vie communautaire pour la Ville de Shédiac. « Bien qu’en ce moment nous ne sommes pas en mesure de renforcer une politique pour des événements extérieurs complètement sans fumée, j’aimerais être en mesure de le faire. La communauté devra tout d’abord identifier cela comme une priorité et je serais ainsi en mesure de communiquer la nature sans fumée de tous nos événements en plein air à l’avance dans mes communiqués et promotions et installer des affiches à cet effet sur les lieux. »

La Ville de Shédiac participe toujours avec grande pompe à la Journée des parcs et sentiers en mouvement. En 2013, les citoyens ont profité des célébrations pour mettre en place des géocaches, qui sont toujours utilisées de nos jours, ce qui encourage les résidents et les visiteurs à explorer les parcs et espaces extérieurs de la ville. En 2014, M. Mallet a organisé une célébration communautaire au parc Pascal-Poirier. Beaucoup de randonneurs, cyclistes, joggeurs et promeneurs ont pris part à cette journée familiale en plein air.

M. Mallet dit que la Ville de Shediac travaille actuellement sur la mise en place d’un comité pour identifier de nouvelles initiatives qui pourraient être mises en place pour répondre aux besoins les plus urgents en matière de santé et de bien-être des citoyens. « Par exemple, si les données du profil de notre communauté mène notre comité à choisir la promotion de saines habitudes sans fumée comme une priorité, notre projet pourrait se concentrer sur la création d’espaces sans fumée et le lancement d’initiatives ou projets éduquant le public sur les dangers du tabagisme et aidant les fumeurs à cesser de fumer. » Il ajoute que quoiqu’il voit rarement des fumeurs dans ses événements communautaires, il serait bien d’obtenir le soutien de tous les résidents afin que les événements en plein air soient complètement à l’abri de la fumée secondaire, surtout quand il s’agit d’activités familiales et qu’il y a des enfants présents.

Publié – janvier 2015

Par Nathalie Landry – Coordonnatrice des communications de la CATNB