La rentrée 2016 marquait un important tournant à la Cité des Jeunes A.-M.-Sormany à Edmundston et ses 965 élèves. Depuis le 1er septembre 2016, grâce à l’appui du Programme de subvention pour la promotion d’une vie sans tabac dans le cadre du projet Un environnement sans fumée, à l’école et dans ma communauté, il est interdit de fumer sur le terrain de l’école ainsi que sur celles des installations culturelles et sportives environnantes.

« On a débuté les démarches en septembre 2015, » explique Éric Marquis, directeur adjoint de l’école.

La première étape fut de mettre sur pied un comité formé de différents membres de la communauté de la région d’Edmundston dont des élèves, des membres du personnel, le policier communautaire de la vile et des intervenants issus du domaine médical ou du ministère de la Santé du Nouveau-Brunswick.

« On a toujours en tête la question de la santé des élèves, mais aussi de tout le monde à l’école et dans la communauté. Cette nouvelle politique s’inscrit dans une série d’initiatives. Je me rappelle, il y a sept ans, on a éliminé la possibilité de sortir fumer entre les cours, mais on a aussi fait la promotion des saines habitudes de vie et on offrait un programme d’aide à l’élimination du tabagisme. Toutefois, nous avions l’impression de devoir en faire plus. »

Monsieur Marquis explique que pour déterminer comment mettre en place la nouvelle politique sans-fumée, l’école a effectué un sondage au sein des élèves. Ce questionnaire a aidé les employés de l’école afin de travailler à guider les fumeurs vers un mode de vie sans fumée.

« On voulait voir combien d’entre eux étaient des fumeurs. Nous n’étions pas surpris de constater que très peu d’entre eux se considéraient comme des fumeurs aguerris, c’est-à-dire 4 ou 5% de notre population étudiante, ce qui représentait une trentaine d’élèves. Parmi eux, la grande majorité était pour l’élimination complète du fumage sur le terrain autour de l’école. »

« On a identifié les élèves fumeurs en les rencontrant à l’endroit où on leur permettait de fumer. On leur a demandé s’ils voulaient arrêter, puis on a pu les guider vers des ressources. »

Les élèves ont accès à des ressources à l’école et aussi dans la communauté. Une thérapeute respiratoire de la région a ouvert les portes de la clinique pulmonaire aux étudiants et aux membres de la communauté.

Des affiches expliquant la nouvelle politique ont été développées par des étudiants et placées aux deux points d’entrées de l’école, ainsi qu’à l’intérieur de l’édifice.

Au-delà du soutien professionnel et des méthodes de remplacement de la nicotine, les fumeurs désiraient obtenir un autre élément important: l’accès à des programmes d’activités physiques pour les aider à contrôler le sevrage. Les étudiants ont donc suggéré qu’une partie du stationnement soit transformé en espace vert afin de profiter du plein air.

Le résultat est un gazebo construit à l’été 2016 avec l’aide d’étudiants et d’anciens élèves de l’école.

« Pendant la première semaine, nous sommes intervenus avec cinq ou six élèves, puis depuis, j’ai eu à intervenir avec deux élèves, mais depuis, tout le monde respecte la politique. Ça a passé comme un couteau chaud dans le beurre. »

La population étudiante de l’école s’implique à divers niveaux de la vie étudiante. Monsieur Marquis affirme que cela a facilité l’implantation de la politique.

« C’est passé mode le fumage. Moi, cela fait 17 ans que je suis enseignant. Durant mes premières années ici à l’école, on pouvait avoir 300 fumeurs. L’hiver dernier, il y avait parfois que deux ou trois personnes qui fumaient à l’extérieur.»

Cette nouvelle politique bénéficie toutefois de la préparation du personnel de l’école.

« On a appris avec les années que pour faire un changement à l’école, il faut se préparer et impliquer les jeunes. On s’est donné un an pour implanter la politique et on a fait appel aux jeunes, certains qui étaient des fumeurs. »

La politique s’applique également aux membres du personnel de l’école. La réaction fut positive chez tous, y compris parmi les parents et les membres de la communauté.

« Beaucoup de gens nous ont dit qu’il y a deux endroits où il faut bannir à tout prix la fumée de cigarette; à l’hôpital et à l’école. C’était plus que bienvenue dans la communauté et j’en ai entendu parler beaucoup. »

À l’occasion d’une conférence de presse en septembre dernier, le maire d’Edmundston et des membres de la communauté sont venus féliciter l’école pour cette nouvelle politique. Selon monsieur Marquis, le plus bel héritage que cette politique peut laisser est l’implantation de politiques similaires dans d’autres écoles de la province.

« On a accueilli un colloque national de leadership et on a eu des commentaires des autres écoles francophones de la province qui nous on demandé comment on s’y ai pris. J’ai pu donner de l’information à ces gens-là pour les guider en souhaitant que d’autres écoles emboîtent le pas.  »

Bravo à la Cité des Jeunes A.-M.-Sormany pour votre initiative qui bénéficient à tous !

Histoire et photos utilisées avec la permission de la Cité des Jeunes A.-M.-Sormany.

Publié – décembre 2016

Par Jean-Étienne Sheehy – Coordonnateur des communications de la CATNB